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Placement anti-inflation : quels conseils ?

Placement anti-inflation : quels conseils ?

Depuis la récente crise sanitaire et le conflit en cours en Ukraine, l'inflation atteint des sommets. Avec l'importante augmentation des prix à l'œuvre, en particulier ceux des produits alimentaires, des carburants, ou encore des matières premières, le pouvoir d'achat des Français est en berne.

Logiquement, en période inflationniste, les ménages cherchent à protéger leur patrimoine et leur épargne dans le but qu'ils ne soient pas non plus amputés par la flambée des prix. Mais une inflation massive a aussi des conséquences sur les produits d'épargne ou sur d'autres types d'investissements destinés à garantir un rendement à ses économies, notamment parce qu'avec l'inflation, l'argent est dévalué. Alors, existe-t-il vraiment des placements anti-inflation qui permettent de lutter contre l'inexorable évolution actuelle du coût de la vie ?

L'immobilier locatif, un placement évolutif en fonction de l'inflation

Les placements dans l'immobilier représentent à la base ceux qui offrent le plus de rendement aux investisseurs.

En période d'inflation, ces types de placements restent aussi des valeurs refuge en particulier l'investissement locatif. En effet, les loyers sont indexés sur l'inflation. Cela veut dire qu'un propriétaire qui loue son bien immobilier dispose de la possibilité, si cette dernière est prévue dans le bail de location, de réviser et d'augmenter son loyer une fois par an sur la base de la valeur de l'évolution annuelle de l'Indice de référence des loyers (IRL), qui constitue l'augmentation maximale qu'il est possible d'appliquer à un loyer.

L'IRL est calculé sur les 12 derniers mois à partir de la moyenne de l'évolution des prix à la consommation, hors tabac et hors loyers. Sa valeur augmente donc en période inflationniste.

Ainsi, par exemple, la valeur de l'IRL était de 133,93 au 1er trimestre 2022, contre 138,61 au 1er trimestre 2023.

L'immobilier locatif représente donc un placement anti-inflation appréciable. Mais, attention, la hausse de loyer applicable est actuellement plafonnée en vertu de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat. Ainsi, dans le but de protéger les locataires face à la hausse des prix des loyers, les hausses de ces derniers basées sur l'IRL publié depuis octobre 2022, et jusqu'en juillet 2023, sont plafonnées par le gouvernement à hauteur de 3,5 % en France métropolitaine, de 2 % à 3,5 % en Corse, et de 2,5 % en outre-mer.

C'est pourquoi, même si les placements dans l'immobilier restent relativement sûrs face à l'inflation, l'avenir de l'immobilier locatif est davantage incertain.

De plus, pour les ménages qui ont investi dans leur résidence principale, l'inflation, qui a notamment des conséquences sur les crédits immobiliers qui sont accordés en moins grand nombre par les banques, entraine une correction des prix des biens immobiliers avec une possible stagnation ou diminution de la plus-value escomptée à la revente avec ce type de placement.

Les taux des prêts immobiliers augmentent aussi en période inflationniste avec pour conséquence des mensualités plus importantes à rembourser pour les acquéreurs de leur résidence principale.

En matière de placements immobiliers, il est davantage conseillé de se tourner vers des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Prendre des parts dans une SCPI permet à un investisseur d'être dégagé de toute la partie gestion locative des biens détenus par une SCPI et de percevoir des revenus réguliers grâce aux loyers dégagés par ces biens mis en location.

En période d'inflation, les SCPI, et en particulier celles qui concernent des investissements dans le monde professionnel (bureaux, commerces, entrepôts, etc.), apparaissent en effet moins sensibles à l'augmentation des prix à l'œuvre et permettent de mutualiser ces risques entre plusieurs investisseurs.

L'assurance vie, un placement qui ne fait pas bon ménage avec l'inflation

L'assurance vie est l'un des placements les plus plébiscités par les Français. Elle représente en effet un bon moyen d'épargner sur le long terme. En contrepartie de primes versées régulièrement, l'assurance vie permet de se constituer un capital en vue de la réalisation de projets spécifiques, de se procurer des revenus complémentaires, notamment une fois à la retraite, de rentabiliser une grosse somme d’argent reçue, ou encore de transmettre à son décès un capital à ses proches sans qu’ils soient redevables de droits de succession dans un grand nombre de cas.

Une assurance vie peut se décliner sous plusieurs formes. Elle peut être composée de contrats en euros (les fonds versés sont garantis et augmentés des intérêts prévus au contrat), les plus sécurisés, de contrats dits en « unité de compte » (les fonds investis prennent la forme d'actions, d’obligations, de parts d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières, etc.) pour lesquels les sommes capitalisées varient en fonction notamment de l’évolution des marchés boursiers et ne sont donc pas garanties, ou de contrats « multi-supports », c’est-à-dire composés à la fois de placements en euros et de placements en unités de compte.

Les assurances vie en contrats en euros liés à des produits d'épargne, qui dépendent des évolutions des taux d'intérêts indexés sur l'inflation, sont ceux qu'il ne faut pas privilégier en période d'inflation. Si les sommes placées ne sont pas touchées, le taux d'intérêt qui permet de faire fructifier l'argent placé varie à la baisse avec l'inflation, avec pour conséquence une érosion du rendement attendu qui devient très inférieur au coût de la vie. C'est pourquoi une assurance vie en euros n'est pas conseillée en période d'inflation pour placer de l'argent à moyen ou long terme.

Les placements en actions, risqués mais compatibles avec l'inflation

Investir en Bourse, c'est-à-dire en particulier acheter des actions, constitue un placement risqué par rapport à d'autres types de moyens destinés à faire fructifier ses économies.

Cette réserve mise à part, placer son argent en actions se révèle être une bonne solution de placement anti-inflation.

En effet, quand les prix augmentent, les entreprises, principalement celles reconnues et renommées qui ne risquent pas de perdre de clients en répercutant la hausse des prix sur ceux qu'elles pratiquent elles-mêmes, profitent ainsi de l'augmentation de leurs gains pour améliorer leur rendement et leurs marges.

La conséquence : la valeur en Bourse de ces entreprises gonfle et les détenteurs d'actions profitent de cette augmentation et de rendements financiers intéressants.

Malgré tout, si investir en actions représente une bonne solution dans ce cas pour garantir son patrimoine et le faire fructifier, ce type de placement anti-inflation reste néanmoins réservé aux investisseurs expérimentés en la matière en raison du risque financier qu'il représente.

Miser sur l'or en période inflationniste

De tout temps, l'or, qu'il est possible de détenir sous sa forme physique ou en papier, a toujours représenté une valeur refuge en matière de placements financiers et un moyen de sécuriser son patrimoine.

La valeur de l'or, en effet, évolue de manière inverse aux taux d'intérêt, en particulier des taux d'intérêt réels, c'est-à-dire ceux calculés sans l'inflation. Ainsi, en période d'inflation, quand ces taux baissent, le cours de l'or augmente.

C'est pourquoi placer son argent dans de l'or s'avère intéressant en période inflationniste. En revanche, contrairement à d'autres placements, comme l'immobilier locatif ou les actions par exemple, acheter de l'or ne génère pas de rendement pour les investisseurs.

D'autres placements intéressants car sans lien direct avec l'inflation

En matière de placements financiers, certains n'ont aucun lien avec l'inflation. C'est par exemple le cas des forêts.

Investir dans une forêt, qui représente un placement rassurant pour un bon nombre d'investisseurs, qui est en adéquation avec les préoccupations environnementales actuelles, et qui permet de diversifier un portefeuille, est possible par l'intermédiaire de l'achat de parts de Groupements Forestiers d'Investissement (GFI).

Ce type de placement est non seulement sans lien avec les fluctuations de l'inflation mais il permet aussi de bénéficier d'avantages fiscaux (une réduction de son impôt sur le revenu, sur sa succession, etc.) et, même s'il est assez faible, d'un rendement d'environ de 2 % par an.

Dans la catégorie des placements qui ne perdent pas de leur valeur avec l'inflation, investir dans l'art, en particulier dans des œuvres d'art contemporain qui ont le vent en poupe, apparait aussi comme un bon rempart pour protéger son patrimoine en période inflationniste.

Par Nathalie Jouet - Publié le 17/05/2023

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