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Inflation 2023 : à quoi faut-il s'attendre ?

Inflation 2023 : à quoi faut-il s'attendre ?

La France connaît depuis fin 2021 une inflation galopante qui a même atteint son niveau le plus élevé depuis les années 1980, en 2022. Cette augmentation générale et durable des prix à la consommation devrait continuer en 2023, avec certainement un pic au printemps, pour se stabiliser ensuite d'après les prévisions de différentes institutions et du gouvernement. Dans ce contexte, les prévisions montrent que les ménages devraient continuer à subir des hausses de prix, même importantes, en ce qui concerne leurs dépenses en énergie et dans le domaine alimentaire en particulier. En 2023, les effets de l'inflation auront aussi des conséquences négatives sur la croissance économique de la France.

Un pic prévisible de l'inflation au printemps 2023

Le taux d'inflation en France, c’est-à-dire l'augmentation générale et durable des prix à la consommation, calculée en général sur la base de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), devrait se situer à son niveau le plus haut depuis les années 1980, soit aux environs de 6 % pour certains mois en 2022, même si une stabilisation de l'inflation est constatée en cette fin d'année 2022.

Une hausse des prix due à une situation de pénurie de certains biens et matériaux suite à la crise sanitaire liée au Covid-19, qui porte à la hausse les prix de ces produits, mais aussi causée par l’actuelle guerre en Ukraine qui fait, entre autres, augmenter fortement les prix de l’énergie (pétrole, électricité et gaz).

Les incertitudes actuelles, en particulier en ce qui concerne le contexte géopolitique dû au conflit armé à l'œuvre dans l'est de l'Europe, font craindre une poursuite de l'inflation en 2023 au rythme actuel, voire une accélération, au moins jusqu'au printemps.

D'après les projections du gouvernement et d'organismes financiers tels que le Banque de France ou le Fonds monétaire international (FMI), par exemple, la hausse des prix de l'énergie, et en particulier du gaz, va continuer à tirer vers le haut le niveau de l'inflation en 2023.

L'inflation devrait donc continuer à augmenter en 2023, surtout à cause de la flambée des prix de l'énergie, mais dans une moindre mesure (+ 4,2 % en moyenne sur l'année d'après les prévisions du gouvernement), et surtout au début de l'année 2023, pour se stabiliser ensuite après le printemps.

Selon les différents scénarios établis par le gouvernement, mais aussi des institutions telles que la Banque de France, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), ou encore l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), par exemple, beaucoup d'aléas, notamment liés à l'évolution de la guerre en Ukraine et ses conséquences, dont l’effet négatif sur l’activité des prix de gros de l’énergie (pétrole, gaz, électricité), rendent très difficiles les prévisions précises en ce qui concerne le niveau d'inflation à venir.

Néanmoins, les projections conjoncturelles tablent sur un scénario moins pire en termes d'inflation que celui constaté en 2022.

Selon la Banque de France, plus loin dans le temps, en 2024, l'inflation devrait connaître une accalmie (2,7 % en moyenne annuelle) dans un contexte de fin de hausse des prix des matières premières énergétiques et alimentaires, et de fin des anticipations d'inflation de long terme.

Des hausses de prix à prévoir encore en 2023 pour les consommateurs

L'inflation actuelle concerne principalement des hausses de prix constatées tout particulièrement pour certains biens et services : l'électricité, le gaz et d'autres combustibles (+ 59 %), les dépenses liées au logement (+ 23 %) et les produits alimentaires (+ 16 %).

Selon le gouvernement, pour l'année 2022, l'inflation devrait être, en moyenne sur l'année, de + 5,3 % par rapport à 2021, contre + 1,6 % cette année-là. Alors que des prévisions plus pessimistes sont par ailleurs énoncées, une inflation donc relativement contenue en raison, d'après le gouvernement, de la mise en place en France d'un bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l'électricité, ainsi qu'une remise sur les carburants, des mesures qui ont permis de contrôler et d'éviter une trop grande perte de pouvoir d'achat pour les ménages, même si ce dernier a quand même baissé en 2022 de 0,3 % à 0,5 % selon différentes estimations.

Ces mesures pour protéger les ménages vont être prolongées en 2023 : "La hausse des prix du gaz sera limitée à 15 % à partir de janvier 2023, soit une hausse moyenne de 25 € par mois et par ménage, au lieu d’environ 200 € sans bouclier tarifaire. En ce qui concerne la hausse des prix de l’électricité, elle sera de 15 % à partir du mois de février, soit 20 € par mois en moyenne, au lieu de 180 € sans bouclier tarifaire", comme l'indique le gouvernement dans son projet de loi de finances 2023.

Malgré tout, le pouvoir d'achat des ménages devrait continuer à connaître une baisse, ou au mieux une stabilisation, surtout en raison de la flambée de certains produits alimentaires et d'autres manufacturés (textile, meubles, transports, etc.) causée principalement par la hausse des coûts de production des entreprises et des matières premières agricoles, comme l'indique la Banque de France, qui ajoute que "les négociations en cours entre producteurs et distributeurs dans l’industrie agroalimentaire conduisent d’ores et déjà à des hausses substantielles, qui devraient être reportées en partie au moins sur les consommateurs".

Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique E.Leclerc, prévoit même de son côté "une inflation à deux chiffres" (aux environs de 10 %) sur les produits alimentaires toute la durée de l'année 2023 en raison de ces négociations au cours desquelles les industriels du secteur demandent notamment, par exemple, une hausse de prix de près de 20 % pour les conserves, de 15 % sur les huiles et assaisonnements, de 10 % sur le café, de 41 % sur l'alimentation destinée aux animaux, etc.

Une hausse, et le maintien à des niveaux élevés, des prix des produits alimentaires aussi envisagée en 2023 par l'Inspection générale des finances du ministère de l'Économie dans son rapport "L'inflation des produits alimentaires", publié en novembre 2022.

D'autre part, les produits de services devraient aussi connaître une hausse de leurs prix en raison des augmentations des salaires prévues puisque notamment le smic est indexé sur l'inflation et les négociations de salaire à venir dans les différentes branches d'activité pour suivre cette hausse automatique des rémunérations du niveau du smic.

Une récession possible en 2023 en raison de l'inflation

L'inflation a des conséquences sur la croissance économique d'un pays. Selon la Banque de France, malgré les incertitudes liées au contexte géopolitique et économique mondial, la croissance de l’activité économique française devrait ainsi fortement ralentir en 2023, avec même un risque de récession fin 2023, c'est-à-dire un recul de cette activité économique mais limitée dans le temps (pendant 2 à 3 trimestres en l'occurrence), en raison principalement de la crise énergétique et de la diminution progressive du bouclier tarifaire en 2023 en ce qui concerne les prix de l'électricité, du gaz et du pétrole.

Dans ce contexte, le ministère de l'Économie table pour 2023 également sur une croissance moindre, de 1 %, contre une prévision de l'ordre de 3 % en 2022.

Néanmoins, en raison des atouts et de la bonne résistance de l'économie française face à la crise énergétique, dont notamment l'évolution des cours du gaz et du marché de gros de l'électricité, la Banque de France prévoit un retour à la croissance en France dès 2024, de l'ordre de 2 %.

Par Valérie Schneider - Publié le 16/12/2022

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